L'ÉGLISE SAINT-REMI de VAUX-sur-Saint URBAIN   Saint Remy

C’est environ vers 1280 que fut construite l’église de Vaux. Rebâtie avec les restes de l’ancien édifice par les moines de l’Abbaye de Saint Urbain, il ne subsiste de cette église que le sanctuaire, le chœur et le portail, remanié plus tard.

Dans le livre d"Emile JOLIBOIS " LA HAUTE-MARNE Ancienne et Moderne " Dans le paragraphe sur Vaux / St-Urbain, on peux lire:

" En 789,  cette paroisse dépendait  du diocèse  de  Toul.  Pour  le  temporel, elle était  comprise  dans l'élection  de  Joinville,  généralité  de  Champagne  et ressortissait  de  la  prévôté  d'Àndelot, au bailliage de Chaumont.  La  siegeneurie avait  toujours  appartenu  à la  maison de  Joinville.  Le  vilage  de Vaux, désigné dans les  titres  latins sous  le  nom de  Vallis  in pago Ornensis, ... "

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L’église, à l’extérieur

Le Chevet (XIII ème siècle) :

De proportions très élégantes, il est garni sur tout son pourtour de chapiteaux et de motifs floraux, alternés avec des têtes cerclées du bardeau mérovingien, à moitié voilées : toute la dernière assise (arasant la toiture) en est composée. Tous ces ornements décoratifs proviennent de la première construction. On note que les baies ogivales sont toutes différentes par les sculptures.

Détail de la frise du Chevet dessiné par M. Thouvenel

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Autour de l'Église :

Sur les pierres des murs et contreforts, particulièrement au sud, on remarque aussi de nombreux signes lapidaires. Points de repères des constructeurs et marques des ouvriers bâtisseurs, ces signes ont plusieurs formes ; on les retrouve sur l'Église de Saint Urbain (quoi de plus naturel puisqu'elle fut construite sous la direction des moines de l'abbaye), mais aussi, par exemple, à Notre Dame de Blécourt, haut sanctuaire Marial de pèlerinage dans une région proche de Vaux-sur-Saint Urbain, dans le diocèse de Langres.

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Signes lapidaires sur les contreforts de l'église :

Ce sont des cercles, des croix, des triangles, des points, isolés ou allant deux par deux, croix de Jérusalem et même les instruments de la Passion. Sur le mur nord, une croix de calvaire, placée là lors de la condamnation d’une porte entre la nef et le cimetière. On retrouve une autre croix, de même style à l’intérieur de la nef, à l’opposé.

Le portail, plein ouest, inondé de lumière dès le milieu de l’après-midi, offre une particularité : deux styles différents, le roman surmonté de l’ogival. L’arc roman doit évidemment provenir de la primitive église où il est resté en place ? les constructeurs suivants ont ajouté un arc ogival pour l’harmonie de l’édifice, la façade ouest n’ayant aucune fenêtre.

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L'église, à l'intérieur

En entrant dans l'église, on est frappé par l'impression de grande longueur du vaisseau. L'absence de réel transept et de bas-côtés contribue à cet effet, la vision étant limitée et dirigée vers une seule et même perspective, en ligne droite, vers le sanctuaire, Les belles proportions entre hauteur et largeur de l'ensemble, la lumière diffuse de la nef suivie de la clarté rayonnante du chœur et du sanctuaire, contribuent à faire de notre église un lieu particulièrement adapté au recueillement et à la prière.

On remarquera à l’entrée de la nef de beaux fonts baptismaux, style néo-gothique milieu XIXème, entourés d’une belle grille en fer forgé et surmontés d’un grand tableau représentant le Christ baptisé par Saint Jean-Baptiste.

Le chœur:

A 6m de longueur sur 7m de largeur. Voûte romane divisée par quatre arceaux en diagonale, portant sur quatre piliers tri cylindriques. En clef de voûte, une rosace.

Le sanctuaire

A 5.50m de longueur sur 7m de largeur et 8m de hauteur. Voûte divisée par six arceaux gothiques portant sur quatre piliers monocylindriques, les deux premiers portant sur les piliers du chœur.

Aucune sculpture aux chapiteaux des piliers, excepté sur les deux de l’abside, où on remarque deux branches d’arbres d’époque mérovingienne.

PILIER GAUCHE

PILIER DROIT

 

 

Les anciens fonts baptismaux

sont restés à leur place au sud du sanctuaire. De style roman avec de multiples colonnettes. On y a exposé les « canons d’autel » qui étaient autrefois posés sur l’autel majeur. Ordinaire de la messe Tridentine, dans le cadre de gauche, des prières au bas de l’autel jusqu’à l’Offertoire ; dans le grand cadre du milieu, l’offertoire, la Consécration jusqu’à la Communion ; dans celui de droite, le commencement de l’Évangile selon Saint Jean, dont la lecture terminait tout office jusqu’à la parution du missel romain Paulien, vers 1966.

Une autre hypothèse pourrait être envisagée concernant cette très belle niche murale dans le sanctuaire. En effet, à l’époque romane, les moines et les célébrants devaient faire leurs ablutions avant d’assister à tout office, ou célébrer la messe. On retrouve ce genre de niche dans toutes les abbayes bénédictines et cisterciennes, à l’autel majeur bien sûr, mais aussi dans chaque petite chapelle latérale. Les moines constructeurs étant bénédictins, ils auront placé là de quoi se laver les mains, puisque la sacristie actuelle n’existait pas : sa construction est en effet beaucoup plus récente, après 1830, son relevé ne figure pas sur le Cadastre de cette époque. Un autre petit bâtiment existait, par contre, plein sud, à coté de ces « fonts baptismaux ». Autre sacristie très certainement, dont la construction provisoire est postérieure au XIIIème siècle, La communication avec l'église se faisait par une porte située sous le vitrail de Ste Anne et St. Jean. On remarque bien les traces de cette porte à l'extérieur de l'église : la maçonnerie utilisée lors de sa condamnation, après la démolition de cette première sacristie, devenue nécessaire lorsque le tracé de la route actuelle fut définitivement dessiné, est quelque peu différente du reste du mur. Notre hypothèse « romane » semblerait donc plus exacte, même si, plus tôt, on a utilisé cette niche pour baptiser…L’eau du baptême, bénite le samedi saint au soir, devait retourner dans la terre, d’où la petite évacuation dans le sol au creux de la vasque, tout comme celle des fonts baptismaux, à l’entrée, au sud de l’église.

ANCIEN FB


Le Clocher et les Cloches

D’une très belle forme géométrique, et situé au dessus de la croisée du « transept », il donne l’élégance à l’ensemble de l’édifice à l’extérieur, rompant par sa ligne verticale la grande longueur du bâtiment dans son ensemble, là où d’une belle architecture du XIIIème, on passe vers de gros murs, d’aspect très médiévaux en l’absence de fenêtres. La croix et le coq ont été restaurés il y a quelques années, et le beffroi qui supporte les cloches en 2002. On notera son bardage en tuiles de bois, tout à fait inhabituel dans la région.

Il abrite deux cloches sur lesquelles on peut lire, en français :

La Grosse Cloche « Qui sonne un Sol dièse ».

L’an 1834, a été bénite par Monsieur Charles Louis de Longeaux , Curé de Vaux

MARIE JOSEPHE

Maire : Monsieur Joseph Clément Perrin ; Adjoints : Messieurs Hanipaux, Perrin, Mary, Fabriten. LENEVEU, Fondeur.

La Petite Cloche « Qui sonne un La ».

L’an 1823, j’ai été bénite par Monsieur Charles Louis de Longeaux.

J’ai pour Parrain Monsieur Sylvestre Passerat, propr.& Maire de Vaux-sur-St Urbain & pour Marraine Mademoiselle Claire Magdeleine Collier, fille de Monsieur Collier, propr. Poison.

Notons que ces cloches ont été installées et bénites à l’époque où la population de Vaux était en pleine croissance : elle atteindra plus de trois cents habitants vers 1843, pour ensuite décliner régulièrement jusqu'à aujourd'hui. C’est une époque de grande foi, une époque de dons assez larges, dont notre église a largement bénéficié (vitraux, etc…). C’est également le temps ou l’essor économique du village bat son plein, grâce à l’extension du vignoble (150 ha environ, le 3ème vignoble du canton vers 1850).

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