Archéologues.

Les archéologues ont retrouvé à Langres une borne (sur la place de la cathédrale) qui est le point de départ de beaucoup de voies romaines vers le nord (Poissons, Noncourt, le Châtelet de Gourzon ) et l'Est, dont celle qui passait dans notre village (Voie IX), pour remonter vers Poissons, passait la Marne à Thonnance, puis suivant la rive gauche de la Marne jusqu'à Saint-Dizier, repassait la rivière jusqu'à la capitale du Perthois, comme nous le disions rapidement plus haut.

Il est fort probable que notre village ait été un lieu de transit important pour les voyageurs et les militaires allant vers le nord, et pour les pèlerins qui se rendaient au temple d'apollon à Grand, et qui de Langres, n'empruntaient pas la voie repartant directement sur Grand (Voie X) depuis Rimaucourt, mais faisaient un petit détour...Vaux était de toutes façons un lieu où passait une voie romaine d'importance, où les gens se sont arrêtés, et y ont vécu, ou simplement passés, pour s'héberger et consommer, d’autres pour piller et détruire, empruntant cette même voie…

La notoriété de Grand est très importante dans l'antiquité, site voisin à visiter absolument, les nombreuses pièces de monnaies qui y ont été retrouvées montrent que d'illustres visiteurs s'y sont rendus, parmi eux les plus grands derniers empereurs de Rome. (Musée et mosaïques à la basilique)

Comme d'autres villages alentours, Vaux bien connu dès cette époque, a très certainement bénéficié de la proximité de ce grand centre cultuel romain.

Monsieur Gaxotte, historien émérite, de l'académie Française, nous rappelle que ce réseau de voies romaines, si bien conçu, a été le moyen essentiel de la propagation de la foi catholique dans tout le monde civilisé (l'Empire). La diffusion du christianisme se fait en suivant les chaussées, de villa en villa, de bourg en bourg , de marché en marché. Les reliques s'échangent en cachette. Par ces voies, les chefs de diocèse se communiquent leurs idées. Langres, haut lieu de la catholicité dès le IIème/IIIème siècles, comme nous le verrons plus tard, essaime. Mais, dans ces années 180/220, l'empereur Constantin n'est pas encore né (il règne de 306 à 337), et donc, a fortiori..., n'est pas encore converti !..., ni avec lui l'empire : Rome est encore païenne.

Vaux, d'après la tradition, eût un enfant martyr, Fornarius, chrétien des premiers temps de l'empire "converti" de Constantin.

Il fut supplicié dans l'amphithéâtre de Grand, sous le règne de Julien l'Apostat (361). Cet empereur, neveu de Constantin, avait abandonné la religion chrétienne de son oncle en revenant au paganisme. Les persécutions étaient revenues pour un temps... L'Église l'a élevé sur les autels.

(Nous faisons des recherches actuellement pour obtenir de plus amples renseignements sur ce Saint enfant de Vaux ; S'agirait-il d'un boulanger ?, l'homme du four ?, en latin Fornarius ?)

En cette époque reculée, après avoir été une position Gauloise, puis Gallo-romaine dont Perthes était devenue d'ailleurs « une sous-préfecture » notre région cultivait déjà la vigne, cette vigne qui fut plantée dans toutes les régions de Gaule, au fur et à mesure de l'avancement des légions romaines. Vaux n’y « échappe pas », cultivera, vendangera, et élèvera ses vins très tôt…dans des amphores…

Pierre Gaxotte, toujours, nous signale cependant qu'on ne doit pas prêter aux vins de cette époque, le goût, le bouquet, la couleur et la perfection de nos grands crus... Il faudra des siècles de soins, de travail et d'intelligence pour les créer. Ces vins étaient, en ces temps là, épais, lourds, surchargés souvent de préparation à la poix qui leur donnait une saveur étrange, l'arrière goût d'une tisane aux bourgeons de sapin. L'art du vin, c'était surtout l'art de le dénaturer, soit en le fumant, soit en y ajoutant toutes sortes d'ingrédients... Peut-être le "résiné" grec d'aujourd'hui en est-il une dernière des plus douces (ou amères) espèces ?… L'abbaye de Saint Urbain, qui n'existe pas encore, aura du travail, pour nous offrir un vin d'excellente réputation, dans notre région, à la veille de la révolution... quinze siècles plus tard... Certains viticulteurs du midi, nous dit-on, essaient aujourd'hui de retrouver les méthodes de cultures antiques (taille, presse, conservation) , aidés par d'éminents latinistes, afin de nous faire goûter ce que nos ancêtres ont pu boire…Un fait est certain : le vin non consommé dans l'année et restant dans les amphores était destiné aux esclaves…

En plus de l’agriculture et de la viticulture, pendant la Paix Romaine, l’industrie du fer se développa dans la vallée du Rognon. Vaux s’agrandira ; il y eut même des bains, d’où la dénomination de « thermes » portée encore autrefois par une portion du village.

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