d'Etienne jusqu'à la fin de l'ancien Régime :

Ces longs siècles de vie rurale n'ont pas fait l'objet de recherches de notre part. Nous espérons que d'autres amis passionnés viendront compléter ces quelques pages par des chroniques intéressantes pour une seconde édition, nous nous y attacherons, nous même.

Nous pouvons rapidement dire avec certitude que Vaux, a laborieusement existé, dépendant d'un Seigneur, l'Abbaye de Saint Urbain, qui lui donnera très tôt la technique de la culture intelligente de la vigne et dont les moines construiront un édifice religieux de belle facture, une « succursale ».

On signale que vers 1360 un pressoir banal fut installé : les habitants ne furent plus contraints de se rendre à Saint Urbain pour presser leur raisin.

Les déplacements étaient en effet très difficiles, il n’y avait aucune route, à peine quelques sentes ou pistes à peu près praticables aux lourds chariots à 4 roues, traînés par des bœufs. On entrait toujours au Moyen-Âge à Vaux par le sentier de la Queumine. Le chemin d’Allainvalle venant de Domrémy, appelé autrefois chemin de Joinville, rejoignait au pied de la côte celui de Noché. Ces chemins sont probablement les plus anciens de Vaux.

Notre église, succursale de l'Abbaye donc, n’est d'abord qu’un bâtiment modeste. Une solide construction du XIIIème siècle viendra s'élever au milieu de la croisée des chemins par la suite. Certainement seul grand monument de pierre au village et pendant longtemps. (cf notre chronique sur l'église St. Rémi).

Vaux subira les néfastes effets de la guerre de cent ans et des guerres de religion. L'Église sera brûlée plusieurs fois et pour la dernière, par les troupes de Charles Quint lorsqu'elles assiègeront Joinville, en 1544.

La vie à la campagne est simple, on l'imagine de même à Vaux. Dans les tous premiers temps, les maisons doivent être généralement construites en lattes de bois et de torchis, couvertes de chaume ; peu sont totalement bâties en pierre.

Le Seigneur, qui possède, lui, par contre, une résidence plus solide, doit protéger ses gens contre toute attaque, et les accueillir chez lui, en tant que de besoin. (Ci-après, emplacement présumé du premier Castel d’Etienne, résidant alors encore à Vaux).

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Un observateur bien avisé pouvait distinguer que les Pierriers de Rochefort avaient une forme bien singulière,

rappelant les vestiges d’une construction importante, en forme de place forte.

M. Thouvenel émet l'hypothèse que le premier Castel d’Etienne de Vaux aurait pu se situer près de la Combe Beudin, avant qu’il ne s’installe à Joinville.

Le mobilier se compose d'un banc, d'une table à manger, de huches, et de lits. Comme ustensiles de ménage on trouve couramment dans chaque feu, une poêle, des pots, des cuillers, des couteaux, un croc et un chaudron. L'alimentation, toute simple, est cependant assez variée, lorsque les pillards de toutes espèces ne viennent pas paupériser le pays par leurs exactions : oeufs, lard, fromage, lait caillé, pois, haricots, carottes et fèves, raves, choux, oignons, fruits, pain, bouillies et galettes, comme dans beaucoup de campagnes françaises.

Le travail est dur aux champs et à la vigne (cette dernière n'est pas cultivée en "ligne"). Dans notre région, le dessin des parcelles est celui qui nous était familier jusqu'au récent remembrement : bandes étroites et parallèles, dix à vingt fois plus longues que larges et s'allongeant régulièrement les unes à côté des autres : c'est un régime qui est maître au Nord de la Bourgogne et dans tous l'est. Pour la culture traditionnelle, chaque cultivateur doit suivre l'ordre accoutumé des saisons, c'est-à-dire soumettre chacune de ses parcelles au cycle d'assolement traditionnel du quartier auquel elle appartient. Après la récolte, la terre, vide de ses fruits, est ouverte à toutes les bêtes, et cesse donc d'être un objet d'appropriation individuelle.

Pour simplifier la vie de nos ancêtres, on nous signale que le haut du village dépendait de la Baronnie de Joinville, mais à l’époque, l’essentiel des constructions se trouvait en bas, plus proche du coteau et du vignoble, dont le seigneur direct était l’Abbaye Royale de Saint Urbain.

Mais, c'est véritablement à la fin du XVIIIème siècle et au XIXème siècle surtout, que Vaux va prendre de l'importance, pour un temps. Sa population était d'environ 190 habitants vers 1790. Il va presque la doubler dans les 50 prochaines années. Quelques chemins de communication avec ses voisins existaient depuis des siècles, il les améliorera, et en dessinera d'autres, plus adaptés aux échanges locaux, et commerciaux –ceux-là- plus lointains. Les habitations seront construites plus solidement au fil des siècles, de chaque côté des rues, en « étoile » à partir de l’église, pour former ce que l’on appelle communément « un village rue », typique de la disposition de l'habitat lorrain (nous sommes dans les contreforts des Vosges).

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